Cela a commencé en 1962.
Au début ce n’était pas encore des séminaires. Le Docteur de WINTER fermait son cabinet durant deux jours chaque trimestre, en général le vendredi et le samedi. Cela se passait toujours dans ses locaux professionnels qu’il mettait gentiment à la disposition de ses auditeurs.
L’enseignement n’était pas structuré ; cela se faisait « à la demande », et chacun des participants prenait l’information au niveau où il se situait : simple information, formation technologique ou perfectionnement. Cet enseignement se passait dans la journée uniquement matin et après midi. Les soirées étaient libres et chacun organisait son hébergement et ses loisirs à sa guise…
Au fil des ans une certaine sélection s’est effectuée spontanément. Il y eut de moins en moins de curieux et une demande plus précise d’un enseignement complet et d’un apprentissage efficace.
L’enseignement a commencé à se structurer, de façon simple au début : on faisait en alternance une fois la partie basse du corps, en dessous de la ceinture, et la fois suivante la partie haute.
Parallèlement Eric de Winter a commencé à élaborer une théorie neurophysiologique de l’action des manipulations qui avait largement 20 ans d’avance. Cependant la demande allait croissante et les locaux devenaient de plus en plus exigus pour le maître de stagiaires.
La recherche d’une solution différente s’imposait mais le problème était complexe.
C’est le séminaire de mai 1968 qui a été le catalyseur.
En effet, le séminaire de mai 68, bien préparé, n’a pas eu lieu pour cause de révolution et de grève générale. Les inscriptions ont été reportées sur les séminaires suivants et les nouveaux ont carrément été refusés et mis sur une liste d’attente sine die… Personnellement, inscrit pour la première fois au séminaire d’octobre 1968, je n’ai pu intégrer qu’un an après au séminaire de novembre 1969.
Il était donc urgent de trouver une solution d’autant qu’à cette époque, au début des années 7O, les « médecines douces » connaissaient une grande popularité et que la demande potentielle était énorme.
La nécessité d’organiser de véritables séminaires commença à s’imposer. Mais le problème n’était pas simple. Matériellement, il fallait trouver un hôtel avec des salles de travail, ce qui était encore très rare. De plus, dans la mesure où le séminaire devait accueillir plus de 1O à 15 stagiaires, le docteur de Winter ne pouvait plus assurer l’enseignement seul. Une première journée de formation didactique eut lieu dans le courant de l’année I969. Réservé aux plus anciens du groupe et aux meilleurs praticiens, elle assura la formation de 2 ou 3 moniteurs. En fait, ce n’était pas encore les animateurs que nous connaissons actuellement mais de simples répétiteurs de pratiques.
Ainsi fut organisé du 8 au 11 novembre 197O, le premier vrai séminaire du GETM à ELISABETHVILLE dans un hôtel en bordure de Seine à 5O km de Paris. Les séminaires duraient trois journées et demi, du jeudi matin au dimanche midi. Ils pouvaient accueillir de 3O à 4O stagiaires. Le travail se poursuivait en soirée, sauf le samedi soir réservé à une soirée distractive.
Le programme était divisé en deux nivaux, séminaire A et B, les nouveaux stagiaires n’étaient reçus qu’au séminaire A. Une deuxième journée de formation didactique fut organisée dans le courant de l’année 197O.
L’année 1971 marqua un tournant important dans la vie du Groupe avec la création du stage didactique et l’organisation d’un congrès.
Il fallait maintenant, en effet, faire connaître le groupe, lui donner sa place parmi les autres écoles d’enseignement. Pour ce faire chaque année fut organisé un « Congrès » largement ouvert à tous les contradicteurs. Le premier eut lieu à Paramé en MARS 1971. Il y eut ensuite : Bendor en mai 1972, Bandol en mai 73, Lyon en mai 74, La Baule en mai 75, Dijon en mai 76, Rouen en octobre 78, Toulouse en mai 81.
Le premier vrai stage didactique eut lieu en octobre I971. Eric de Winter, insatisfait des prestations de ses moniteurs les a fait revenir pour un stage de 3 jours différemment structuré. Il en sortit la première promotion d’animateurs du Groupe : Colette BARNOLA, Bernard GARCON, Pierre JORRO, Claude MERMET et Pierre RENAUDIN. Il y eut ensuite un stage didactique chaque année. La capacité d’accueil du Groupe devint beaucoup plus importante et on put organiser 4 séminaires par an et même six séminaires pendant quelques années…
Enfin, il y eut de novembre 1972 à janvier 1974 six réunions, en général la veille d’un séminaire, intitulées « Présérie du cours de Maîtrise ». Il en est résulté ce que nous appelons maintenant « Technologie générale » et Technologie supérieure » et le premier cours de « Maîtrise Technologique « eut lieu à Lyon le 24 mai I974.
Enfin, le Docteur de WINTER, ayant eu un accident de voiture et des problèmes de santé d’ordre cardiaque, il dut faire appel à l’un des animateurs pour assurer la Direction du séminaire du 8 au 11 novembre I975 à ELISABETHVILLE.
On peut donc dire qu’à ce moment le Groupe avait atteint sa pleine maturité.
Jean-Jacques Lobel